18 janvier 2013

Emmaüs d'Alessandro Baricco



Mon roman préféré en ce début d'année.
Être entre les mains de Baricco, c'est l'assurance de se sentir porté et exalté.
Monsieur est un enchanteur qui distille sa poésie sans retenue, aucune.
Sa plume est précise, empathique, généreuse.

Une histoire qui laisse dans son sillage une lumière persistante.





4ème de couverture:

Quatre garçons, une fille: d'un côté, le narrateur, le Saint, Luca et Bobby, et, de l'autre, Andre.
Elle est riche, belle, et elle distribue généreusement ses faveurs; ses parents, eux, sont des parvenus
qui ne croient qu'au travail et à l'argent. Quant aux garçons, ils ont dix-huit ans comme elle, mais c'est là leur seul point commun.
Car ils sont avant tout catholiques, fervents voire intégristes. Musiciens, ils forment un groupe qui anime les services à l'église,
et ils passent une partie de leur temps à rendre visite aux personnes âgées de l'hospice, les "larves".
Alors qu'elle incarne la luxure, Andre les fascine, ils en sont tous les quatre amoureux.
La tentation est forte, mais le prix à payer sera lui aussi considérable.
Roman intime et habité par une authentique douleur, Emmaüs est un texte à part dans l'oeuvre d'Alessandro Baricco,
sans doute le plus personnel à ce jour.


Extrait:

"Toute sa splendeur réside dans son visage - la couleur de ses yeux, l'angle saillant de ses pommettes, sa bouche.
Il ne semble pas nécessaire de regarder autre chose -  son corps est simplement une façon d'être, de prendre appui, de s'en aller -
c'est une conséquence. Aucun de nous ne s'est jamais demandé ce qu'il y avait sous son pull, il n'est pas urgent de le savoir, et cela nous plaît.
C'est suffisant, pour tout le monde, cette façon qu'elle a de bouger, à chaque instant - une élégance héritée de gestes et de murmures,
prolongement de la beauté. A notre âge, personne ne contrôle vraiment son corps, on marche avec l'hésitation du poulain,
nos voix ne sont pas les nôtres: mais elle semble déjà vieille, tant elle connaît, de chaque attitude, les nuances, d'instinct.
Bien sûr les autres filles tentent d'imiter ses gestes, mais elles y arrivent rarement, restant dans la construction quand, chez elle c'est un don - la grâce. 
Dans sa façon de s'habiller comme de se tenir - à chaque instant."

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